Le mur du son

Le témoignage d’Harold traduit une réflexion crue et sans complaisance sur les générations des années 70 et 80, présentées comme « nanties », prétendument « chanceuses », mutilées en fait et réduites finalement au silence, prises en étau entre l’arrogance de leur ascendance et l’indicible indifférence de leur descendance, enjointes de souffrir sans complainte l’explosion des repères d’une société en plein déni de mutation.
Comme tous ses contemporains, Harold s’est fait abuser par les boniments des anciens. Harold est né en 1970. Il embarque le lecteur dans la vérité de son époque, dans la prégnance des fléaux qui ont eu raison de ces générations taiseuses condamnées à  l’oubli. Harold ttonne et trébuche avant de trouver ses échappatoires dans l’Autre et l’Ailleurs. Il emprunte à  la plume de l’enfant, de l’adulte et du père. Harold espère encore pour sa fille et les générations à  venir ; il leur confie la pharmacopée appliquée à  ses maux, aux maux d’une société traversée par une crise existentielle et identitaire sans précédent. Mais les enfants de demain sont déjà  partis, armés et confiants, sur d’autres chemins. Loin d’ici.
Pour la première fois, la violence sourde de toutes les révolutions qui ont traumatisé et métamorphosé la société humaine durant plus de trois décennies, est dite sans tabou. Sans détour. Sans diversion. Harold pousse un cri générationnel, témoignage des chocs et des vibrations de 30 années de pure folie. Harold, c’est un peu vous, comme vous êtes un peu lui.