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Interview avec notre auteur, Robert Graham

1) Pouvez-vous vous présenter ?

Robert Graham 74 ans originaire d’une ville ouvrière de la rive gauche du St-Laurent dans la province de Québec. Retraité depuis une dizaine d’années j’ai enfin décidé de donner libre court à ma passion.
Fils unique d’un ancien sergent Major de l’armée Canadienne. Après sa retraite de l’armée ce denier occupe la fonction de postier. Ma mère une couturière à domicile qui a veillé toute sa vie à mon bien être et celui de son époux.
Le début de mon existence s’est déroulé au sein d’un climat toxique alimenté par un père despotique qui ne tolérait aucune réplique. Son but ultime étant de mouler ma personnalité à la sienne.
Ma mère malgré sa santé fragile tentait de s’interposer à ses visées avec ses faibles moyens. Un jour après s’être rendu au bout de ses forces elle a abdiqué et s’est retrouvé en institut psychiatrique. C’est en ces lieux qu’elle a terminé sa vie dans une des conditions de détresse sordide. Trop jeune pour lui apporter le moindre soutien. Je regretterai tout au long de ma vie cette période d’abandon de ma conseillère.
J’étais laissé à moi-même pour gérer les états du tyran. Le seul point positif était le leg de ma protectrice qui m’avait initié dès mon plus jeune âge à un régime stricte de lecture et d’écriture. Encore aujourd’hui je suis persuadé que c’est la transmission de sa passion qui m’a sauvé la vie.


2) Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire Jours d’amertume ?

Ma mère m’a toujours dit d’observer scrupuleusement mon environnement et de rédiger minutieusement mes observations. Afin disait-elle de transmettre une vision limpide à de potentiels lecteurs. Soulignant les moindres détails même les plus infimes.
Elle mentionnait sans cesse qu’à titre de lectrice elle voudrait percevoir les lieux et les individus avec ses différents sens. Comme si elle y était! Ce doit être ça le plus bel exemple d’un mentor et d’une muse. Elle a toujours su choisir les propos pour m’inspirer. Voilà pourquoi j’ai décidé de donner vie à mes émotions et mes expériences avec Jours D’amertume.


3) Le roman est inspiré de faits réels : s’agit-il d’un récit autobiographique ?

Certaines parties. Environ soixante pourcents du récit est le fruit de mon imagination volatile. Tel mon parcours d’autodidacte guidé par ma mère et quelques enseignants éclairés qui ont canalisé mes aspirations.


4) Quelle place occupe la quête de réconciliation dans le parcours du narrateur ?

La résilience de celui qui cherche obstinément à se libérer d’une contrainte émotive qui le hante et l’oppresser malgré ses tentatives répétées pour s’en délester.
Le ressac incessant des marées d’une enfance traumatisante qui s’incrustent et entravent l’accès à la délivrance. Quelquefois étaler ses afflictions au grand jour permet de s’en affranchir. Cependant si la blessure est profonde le rapprochement peut s’avérer quasi impraticable même si l’espoir doit toujours persister


5) Comment avez-vous vécu le processus d’écriture ? A-t-il été douloureux, apaisant, libérateur ?

Apaisant et libérateur! Il aurait été peut-être avantageux de le publier plus tôt afin de trouver une consolation qui dormait sous les braises du rejet!


6) Quel message aimeriez-vous que les lecteurs retiennent en refermant Jours d’amertume ?

Même lorsque l’espoir semble inatteignable, il ne faut jamais cesser d’y croire. Telle une chandelle qui vacille au cœur de la tempête. Une étincelle peut embraser les attentes jugées inatteignables.

Permettre aux lecteurs(lectrices) d’avoir un accès privilégié aux révélations de celui qui avait fait le choix de se réfugier dans le mutisme. Donner une voix à celui qui se taisait de peur de remuer des souvenirs perturbants. Et pourtant je suis la preuve vivante du pouvoir libérateur d’un tel geste. Je respire enfin l’air de la liberté.

Je me suis longtemps senti coupable de ne pas avoir répondu aux attentes démesurées de mon père. Aujourd’hui je suis persuadé avoir été la victime d’us et coutumes archaïques générées par l’égo démesuré de mon paternel. Ne jamais abandonné! Même au cœur du chaos sommeillent l’espoir et la délivrance.

7) Pensez-vous que la littérature peut aider à guérir les blessures ?

Sans aucun doute! Tel un baume elle enveloppe l’âme meurtri d’un soutien émotif.


8) Avez-vous des projets littéraires à venir ?

Trois, dont deux presque terminées. 1- L’affaire Célestin Lebel (un roman policier) 2-Le léopard de pré (une vision différente de l’intimité d’un tueur à gage) Et en anglais le trajet d’un pompier recru au cœur des années 1960(The colors of smoke)


9) Comment avez-vous vécu l’accompagnement proposé par les Éditions Amalthée ?

Très apprécié, une présence réconfortante à chacune des étapes du projet.

10) Êtes-vous satisfait de votre expérience avec Amalthée ?

Enchanté par ma démarche. Je n’ai que de bons mots pour l’équipe qui a effectué un suivi exceptionnel. Je les recommande fortement. De l’excellent travail entouré de gens compétents et assidus.

Pour commander le livre : https://www.editions-amalthee.com/librairie/jours-damertume/