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Interview avec notre auteure, Monique Tremblay

1) Pouvez-vous vous présenter ?

Avec plaisir. Je m’appelle Monique Tremblay. Je suis Québécoise, plus précisément de Montréal. Mais grâce à mes deux passions, l’art et les voyages, je me sens citoyenne du monde.

2) Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire de nouveau sur des tableaux ?

J’ai écrit un premier ouvrage sur l’art, Ah ! Si les tableaux pouvaient parler !, qui a connu un certain succès. Je pensais bien m’arrêter là, mais finalement d’autres tableaux m’ont inspirée et j’en ai écrit un deuxième.

3) Comment choisissez-vous les œuvres que vous décortiquez ?

À vrai dire, ce n’est pas moi qui choisis les œuvres, ce sont plutôt elles qui m’interpellent. Je peux avoir vu une œuvre vingt fois sans rien remarquer de particulier, c’est la vingt et unième fois que je découvre quelque chose qui me surprend, qui m’incite à réfléchir et à aller au-delà du simple visible.

4) Selon vous, qu’est-ce qu’un tableau peut encore révéler aujourd’hui que l’histoire de l’art n’aurait pas déjà dit ?

Vu sous l’angle de l’histoire de l’art, un tableau est soumis à des critères temporels ou techniques limitatifs tandis que s’il est examiné du point de vue d’une profane comme moi, ces critères cèdent le pas à l’imagination, laquelle n’a pas de limites. Or comme une œuvre d’art est le fruit autant de la technique que de l’imagination de l’artiste, une profane imaginative peut aller plus loin que l’historien de l’art, sans bien sûr prétendre à la vérité.

5) Quelle est votre approche pour faire dialoguer humour et analyse d’œuvre ?

Je n’ai pas d’approche particulière. Certains tableaux prêtent naturellement à la rigolade, comme le portrait de Rodolphe II en Vertumne de Giuseppe Arcimboldo, alors c’est facile de laisser la folle du logis vagabonder. C’est tout le contraire avec Les Mangeurs de pommes de terre de Vincent Van Gogh. Donc, il faut y aller cas par cas.

6) Vous dites donner libre cours à votre imagination : y a-t-il des limites que vous vous imposez dans cette liberté ?

Il est facile de se laisser emporter par l’imagination. On risque parfois d’aller trop loin et de tomber dans le faux ou le ridicule. J’ai donc fait appel aux lumières d’une historienne de l’art, Madame Armelle Wolff, qui a bien voulu relire mes textes. Je profite de l’occasion pour la remercier encore une fois de m’avoir évité quelques pièges.

7) Comment le public réagit-il à vos interprétations ? Certains tableaux déclenchent-ils plus de débats que d’autres ?

Si j’en juge par la réaction de mes amis, l’accueil a été très favorable. La plupart connaissaient déjà les œuvres que j’ai analysées et ils n’en reviennent tout simplement pas de ce que je leur ai fait découvrir. Une fois le premier choc passé, ils finissent par voir dans ces œuvres ce que j’y vois moi-même, comme le cheval dans le tableau de Turner que j’ai analysé dans mon premier livre.

8) Si vous deviez choisir un seul tableau, lequel serait-ce ?

Chaque tableau offre un attrait particulier. S’il me fallait absolument en choisir un, ce serait sans doute un tableau de René Magritte. Cet artiste m’a toujours intriguée. Son tableau intitulé Le Domaine d’Arnheim, que j’ai analysé dans mon premier livre, n’a rien perdu de sa fascination pour m’avoir livré son secret.

9) Quel message souhaitez-vous transmettre à travers vos ouvrages ?

S’il est un message que je trouve important de transmettre, c’est de ne rien tenir pour définitif en matière d’art. Tout n’a certainement pas été dit à ce sujet. Nombre d’œuvres se suffisent à elles-mêmes sur le plan de l’esthétique et de la technique, tandis que d’autres permettent d’aller au-delà de l’image perçue au premier regard. Certains artistes, comme Magritte et Picasso pour n’en nommer que deux, sont passés maîtres en l’art subtil de parler avec leur pinceau.

10) Avez-vous déjà en tête un prochain projet littéraire ? Une nouvelle série de tableaux à explorer, ou un tout autre genre ?

J’ai terminé un troisième ouvrage présentant des analyses d’œuvres d’art. Ce sera probablement le dernier de ce genre. Par contre, j’ai deux autres ouvrages sur le métier : un recueil de poèmes inspirés par la philosophie et la religion ainsi qu’un roman mettant en scène une femme que son mari trompe avec une maîtresse virtuelle. On verra bien jusqu’où cela me mènera.

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