Pouvez-vous vous présenter ?
Véronique : Née en région parisienne en 1968, j’ai effectué ma carrière professionnelle dans le secrétariat, faute de pouvoir choisir mon métier d’artiste. Je suis particulièrement sensible aux univers fantastiques, aux dessins animés ou films Disney, films de Cameron ou de Spielberg où les messages sont forts (Avatar, E.T., etc.).
Je suis une amoureuse des mots depuis mon enfance et j’aime les assembler pour que l’écriture prenne forme pour faire naître une histoire. Elle est à la fois créative et thérapeutique pour l’âme.
J’aime les animaux, notamment les chats dont l’indépendance, le mystère mais aussi l’agilité me fascinent.
Mélanie : Je suis née en Haute-Savoie, dans le Chablais, où je réside toujours. Introvertie, le dessin a toujours été pour moi un moyen d’expression, renforcé par les Disneys qui m’ont bercée et fascinée. J’apprécie l’art et la création sous toutes ses formes, et la lecture a une également une place importante dans mon quotidien. J’ai passé un Bac Littéraire avec option Arts Plastiques, suivi d’une année de classe préparatoire à l’École des Beaux-Arts du Genevois (EBAG) d’Annemasse. Après 2 ans à l’École Supérieure des Métiers Artistiques (ESMA) de Toulouse, j’ai obtenu mon BTS en Design Graphique. Diplôme grâce auquel je peux faire de ma passion première mon métier, en tant que freelance depuis maintenant 7 ans, en la mettant au service de mes clients pour tous types de projets : communication imprimée (logos, brochures, affiches…), illustration, presse hebdomadaire, etc.
Véronique : Par une journée très chaude je me suis posé cette question : « Ne fait-il pas de plus en plus chaud en été ? »
J’ai eu une sensation de malaise puis celle que le soleil ne caressait plus ma peau mais l’agressait.
Alors je me suis dit « combien de temps nous reste-t-il pour vivre normalement » ? Si les adultes en sont conscients, en parlent-ils avec leurs enfants ? Et cette planète qui subit nos excès, ces espèces végétales et animales en voie de disparition, cette surconsommation à grande échelle, ces quatre éléments que sont l’air, l’eau, le feu, la Terre… L’homme ne les respecte plus depuis longtemps. L’idéal serait que chaque élément ait un ange gardien qui le protège.
Moi qui aime écrire, pourquoi ne pas éveiller les consciences les plus jeunes, les plus pures pour que naissent « 4 Fantastiques » au profil des Comics, au pouvoir surnaturel où le bien triomphe.
Alors l’envie de personnifier les enfants des éléments pour qu’ils deviennent des messagers est devenue évidente. Et le choix de la créatrice de mes personnages l’était tout autant : ce serait Mélanie.
Véronique : J’ai imaginé 4 personnages fantastiques dont le pouvoir a été transmis par les dieux Feu, Eau, Air, Terre. Les 4 dieux Eléments confient une mission particulière à chacun de leurs enfants. Malgré leur jeunesse, ils ont une responsabilité, celle de protéger la Terre et de vérifier si les hommes prennent soin d’elle. Ils représentent la maturité et la sagesse dont les hommes manquent cruellement. Ils deviennent alors « les Veilleurs de l’Univers » et les médiateurs.
Véronique : Les enfants, dès le plus jeune âge, sont connectés à l’Univers. Ils sont également de véritables éponges sensorielles. Ils comprennent tout très vite et si l’on parle avec eux d’un sujet de « grand », ils se sentent concernés et valorisés. La lecture de ce livre par un proche permet d’aborder un sujet très important qui peut amener l’enfant à participer, à poser des questions à l’adulte mais aussi donner des idées même si elles semblent simplistes.
Véronique : Je connais Mélanie depuis son enfance. J’ai suivi son évolution artistique et graphique. J’ai tout de suite su qu’elle comprendrait mon univers, mes attentes. Je souhaitais que les dessins soient forts et colorés, qu’ils soient à même de passer le message principal : « Attention, on récolte ce que l’on sème, prenons soin des éléments. »
Nos sensibilités artistiques différentes se complètent harmonieusement. Cette collaboration m’a semblée fluide, évidente. Je suis en totale admiration devant son travail. Elle met en images ce que j’ai dans la tête. Le résultat attendu est au-delà de mes espérances. Je souhaite que chaque enfant trouve le livre aussi beau que moi.
Mélanie : Pour la partie illustration, je me suis évidemment appuyée sur le texte de Véronique, mais on a aussi beaucoup échangé ensemble, sur ce que m’inspirait son histoire, la façon dont j’envisageais de l’illustrer, ce qu’elle imaginait pour telle partie, etc. Dès que j’avais quelques croquis « viables », je lui envoyais des photos, je lui demandais son avis et ainsi de suite. Le fait que l’on se connaisse déjà depuis longtemps a aidé je pense à rendre cette première « collaboration » naturelle. On apprécie les mêmes styles d’illustration ou d’univers, on se rejoint dans cette sensibilité à l’environnement, à la cause animale, etc.
Mélanie : Pour trouver le style de dessin adéquat à un livre jeunesse, je me suis replongée dans tout ce qui m’avait inspirée et passionnée plus jeune, comme les Disney, les magazines W.I.T.C.H ou encore les Pokémon ; j’ai fait aussi pas mal de veille sur les réseaux comme Behance ou Pinterest, en emmagasinant un maximum d’informations, de ressources visuelles et de références créatives liées à l’univers de l’enfance. Au fil des recherches et des premiers croquis, le style Manga s’est vite imposé, dans une version plus adoucie et simplifiée pour être accessible aux tout petits.
Il a aussi fallu réfléchir aux côtés techniques : quel format serait le plus cohérent, comment découper le texte au fil des pages, de quelle manière appuyer le récit visuellement, etc. Le début de l’histoire où les éléments et leurs rôles sont présentés me donnait l’impression d’une comparaison, du genre « avant-après » ; c’est ce qui m’a donné l’idée de garder cette optique avec l’illustration des premières double-pages, pour appuyer encore plus le texte et rendre « visible » l’impact que l’homme a sur l’environnement aujourd’hui. Tout cela sans perdre de vue que l’histoire s’adresse avant tout aux enfants ; jouer avec les compagnons des Veilleurs a été un moyen de garder ce lien à l’enfance pour leur transmettre les bonnes émotions en fonction des pages, par leurs expressions, leurs postures, etc. J’ai adoré mettre en image l’histoire des Veilleurs de l’Univers.
Avez-vous rencontré des défis particuliers lors de la création du livre, que ce soit sur le plan de l’écriture, de l’illustration ou de l’édition ?
Véronique : L’écriture des Veilleurs de l’Univers a été fluide, dictée par l’imagination et l’intuition. Après avoir créé les personnages, j’ai voulu que chacun d’eux ait un petit compagnon comme chaque enfant a son doudou ou un animal de compagnie. Le défi dans l’écriture a été de trouver les mots justes, compris par l’enfant mais suffisamment forts pour maintenir son intérêt sans que le texte soit trop long. J’ai également choisi les prénoms des personnages, de façon à ce que l’enfant l’enregistre phonétiquement : qu’il entende le nom de l’élément dans le prénom (Terre-Teresa, Air-Erika, Mer-Marina, Soleil-Solaris).
Lorsque l’œuvre vous semble achevée, l’étape des démarches auprès des maisons d’édition est difficile. Si vous voulez défendre votre projet, c’est peine perdue car il est impossible de le présenter « physiquement » à quiconque. Tout se fait en ligne.
Lorsque les Éditions Amalthée nous ont proposé une collaboration, le premier défi a été de trouver le financement. Ensuite, de leur donner notre confiance. Sans la collecte Ulule et tous les participants, les Veilleurs de l’Univers n’aurait peut-être pas vu le jour.
Mélanie : Pour moi, le défi principal a été de sortir un peu des codes du graphisme pour privilégier l’expérience de la lecture, dans la combinaison texte/illustration, afin qu’elle soit la plus intuitive possible pour les enfants. Dans mon travail, je suis un peu maniaque ; j’ai tendance à privilégier l’équilibre, tout doit être bien organisé, à sa place, etc. Du coup, les premières ébauches de mise en page des Veilleurs de l’Univers étaient plutôt standard… Plutôt que d’avoir des blocs de textes qui faisaient la même largeur, ou qui étaient toujours placé aux mêmes endroits, Véronique m’a suggéré de donner plus de mouvement au texte, de le laisser suivre un élément de l’illustration par exemple ; et son idée m’a paru bien plus efficace et cohérente pour un livre jeunesse. À ce moment-là, la création des illustrations a été plus libre, plus intuitive dans le placement des éléments. Au final, le texte et l’illustration fonctionnent ensemble, dans le fond comme dans la forme. Un peu comme notre duo, finalement.
Pensez-vous que la littérature jeunesse est un bon moyen de sensibiliser les nouvelles générations aux enjeux environnementaux ?
Véronique : Le savoir-être se transmet de génération en génération. Se comporter mieux vis-à-vis des autres et de notre planète doit être envisagé dans l’éducation.
Je crois qu’un véritable travail de sensibilisation peut passer également par nos enseignants. L’institutrice ou « maîtresse » est un pilier pour les jeunes enfants. Nous serions fières que les écoles travaillent autour de ce sujet avec notre livre comme support. Il me semble évident que la littérature jeunesse est un bon moyen de sensibiliser les enfants aux enjeux environnementaux si nous, les adultes, nous leur faisons aimer les livres.
Mélanie : Je suis complètement d’accord avec Véronique. Comme le dessin, la lecture fait partie de mon quotidien depuis l’enfance. Même si cela remonte à loin aujourd’hui, tout ce que j’ai pu lire à cette époque, que ce soit les Disney, les Martine ou même Le club des Cinq, tout cela m’a influencée, dans le bon sens du terme. La littérature jeunesse nous permet de découvrir plein de choses, nous aide à nous construire, à réfléchir ; Elle participe à notre éducation, à notre apprentissage, quels que soient les sujets abordés.
Les Veilleurs de l’Univers est certes destiné aux enfants, mais aussi à leurs parents qui leur liront cette histoire, dans le sens où ils sont porteurs des valeurs essentielles à transmettre aux nouvelles générations pour les sensibiliser aux enjeux environnementaux.
Quel message souhaitez-vous transmettre à travers votre ouvrage ?
Véronique & Mélanie : Qu’il est urgent de se remettre en question sur nos choix et nos comportements écologiques. Même à notre petite échelle, en tant que simple citoyen.ne, chaque geste est important. Que ce soit en faisant attention à ne pas gaspiller de l’eau inutilement, en jetant ses déchets dans les endroits prévus pour – et non dans la nature –, en consommant plus local et de saison, etc. Il faut préserver notre environnement et toutes les espèces qui nous entourent ; toutes ont leur rôle dans l’équilibre notre écosystème, des plus petits insectes aux plus grands mammifères. Aujourd’hui, prendre soin de notre planète n’est plus une option.
Ce livre est votre première collaboration. Avez-vous d’autres projets en préparation, que ce soit une suite ou un nouvel ouvrage ?
Véronique : Pourquoi ne pas imaginer une suite ? Les enfants des éléments pourraient à leur tour avoir des enfants… Des petits qui découvriraient alors leurs propres talents. Une histoire pour « écouter son cœur ».
Mélanie : Quel que soit son projet, suite ou nouvel ouvrage, je suivrais Véronique avec plaisir dans cette nouvelle aventure.
Pour commander le livre : https://www.editions-amalthee.com/librairie/les-veilleurs-de-lunivers/